Editorial de Roselyne BESSAC, Présidente déléguée de l'Unafam du gard
En cette période de Semaine d’Information sur la Santé Mentale de nombreuses manifestations sont organisées par des professionnels et par les familles pour parler et informer le grand public de la souffrance de nos proches et pour tenter de « changer le regard ».».
La stigmatisation de la maladie psychique et par la même de la personne qui en est atteinte, contribue à renforcer son isolement et son exclusion sociale. C’est une réalité.
Notre attitude en tant que parent n’est pas neutre. La souffrance vécue par chacun d’entre nous est réelle, mais je me pose des questions: Où et comment l’exprimer ? Quelles vont en être les conséquences ? Dans mes relations personnelles? Dans l’appréciation de la maladie ?
Il me semble nécessaire que chacun d’entre nous puisse trouver un espace pour en parler. En fonction du moment, ce sera avec un professionnel expert (médecin ou psychologue), ou bien tout simplement entre « pairs » au sein des « rencontres familles » organisées à Nîmes, Alès ou Bagnols par les bénévoles de l’Unafam. Le forum du site internet peut aussi être un lieu d’échanges et d’expressions.
Mais il me semble aussi indispensable que nous soyons vigilants quand nous nous exprimons vis-à-vis d’un public non averti. L’essentiel est de faire comprendre la souffrance et la situation de nos proches malades, pas la notre.
Il ne s’agit pas d’attirer la compassion ou la pitié ; ces sentiments bloquent tout forme de construction collective et de partenariat.
Nous devons être les médiateurs de cette souffrance ; ceci pour permettre à nos interlocuteurs une prise de conscience citoyenne de la situation. Nous aurons ainsi beaucoup plus d’atouts pour engager des partenariats riches et solides parce qu’ils seront basés sur une notion de responsabilité partagée.
